© David Ospina / Théâtre Espace Libre / octobre 2015
© David Ospina / Théâtre Espace Libre / octobre 2015
Bibish de Kinshasa est l’adaptation du roman Samantha à Kinshasa de Marie-Louise Bibish Mumbu, écrit en 2008 en sa ville d’existence, Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, et réédité en 2015 en sa ville de résidence, Montréal.
Le spectacle a été créé en octobre 2015 au Théâtre Espace Libre à Montréal.
Une journaliste quitte son pays natal, le lieu de ses amours et de ses deuils, en quête d’un futur meilleur. En plein Airbus, le vertige la surprend. A-t-elle bien fait ? Elle plonge alors dans ses souvenirs et se remémore ce qu’elle quitte. Au fur et à mesure que se déroule cette soirée festive où se côtoient les odeurs, les vapeurs et la cacophonie du Congo, la nouvelle immigrante nous guide à travers les rues et les différents quartiers de cette mégapole qu’est Kinshasa, 4e ville la plus peuplée d’Afrique. Peu à peu, on y rencontre la faune de cette capitale si puissante, ses jeunes en pleine guerre vestimentaire, ces enfants des rues et ces enfants soldats, ces chauffeurs de Kombi, ce transport en commun où s’entasse la population en quête de la pitance de la journée, etc.
À mi-chemin entre une bouffe entre amis et une discussion géopolitique, cette visite guidée des souvenirs du personnage est interrompue par des échanges décontractés entre l’auteur et le metteur en scène sur les réalités du Congo, sur ses enjeux et ses liens avec le Canada. Depuis 1994, sévit en République démocratique du Congo, le conflit le plus meurtrier depuis la Deuxième guerre mondiale. 3 à 6 millions de Congolais y sont morts. Or, les différentes milices s’arment en vendant à rabais les zones qu’elles occupent aux minières internationales. Et on dit que 75 % de l’industrie minière mondiale aurait le Canada comme lieu d’enregistrement (source).
Bibish de Kinshasa a bénéficié du soutien du Conseil des arts du Canada, du Conseil des arts et des lettres du Québec, du Conseil des arts de Montréal et du Secrétariat du Québec aux relations canadiennes.
EXTRAIT : Les Kadogos
C’est donc en caïd qu’il débarque à Kinshasa dans ses bottes en caoutchouc d’éboueur, son uniforme des « Forces armées de libération » trop grand pour lui et son arme qui pèse la moitié de son poids. Les gens l’applaudissent, des grandes personnes. On l’appelle « libérateur », les femmes l’embrassent et se donnent à lui, des mamans lui donnent de l’argent, à manger, certains les utilisent comme gardes du corps, d’autres vont les chercher pour trancher même des petites palabres familiales. On leur donne de l’importance ! Ça lui fait un peu de bien d’oublier l’horreur de la vraie guerre, du sang, des morts, des copains qui y ont laissé leur peau. Même si, quelque part, il est foutu, car désormais la violence, la mort, ça le connaît.
Un jour, il tombe sur un « vélodrome » à Bandal. Du coup son regard s’illumine, il abandonne ceux qu’il escorte et se dirige vers un des vélos. Le jeune ado qui encaisse n’ose pas lui dire que c’est payant. Les Kadogos étant connus dans toute la capitale pour avoir la « gâchette facile ». Hugo Boss comprend de lui-même qu’il doit des sous, fouille ses poches vides et se rappelle que cent dollars sont vite brûlés à Kinshasa. Comme il a trop envie d’un tour de vélo, contre toute attente, faute de sous, il donne en gage au jeune ado sa grosse mitraillette, enjambe le vélo et se met à rouler comme un damné. Dix minutes, trente-cinq minutes, une heure… Ascari Hugo Boss retrouve ses traits d’enfant et s’amuse avec ce vélo chèrement emprunté comme le gamin qu’il est et qui a grandi trop vite ! Un spectacle inédit !
Parce que le monde a crié au scandale, les Kadogos sont aujourd’hui démilitarisés. Tu parles ! Hugo Boss est passé d’«enfant soldat» à «enfant de la rue». Il cherche juste à survivre dans ce Kin la belle, la poubelle, la plus belle.
Saison 2017-2018
Depuis sa création, Bibish de Kinshasa a tourné dans plusieurs villes du Québec. Elle a même traversé ses portes pour aller dans l’ouest du Canada.
Théâtre la Seizième – Vancouver (Colombie-Britannique, Canada) – 28 novembre au 2 décembre 2017
La Troupe du Jour – Saskatoon (Saskatchewan, Canada) – 27 au 29 octobre 2017
L’Unithéâtre – Edmonton (Alberta, Canada) – 18 au 21 octobre 2017
Saison 2016-2017
Carrefour international de théâtre – Québec (Canada) – 09 au 11 juin 2017
Salle Pauline-Julien – Sainte-Geneviève (Québec, Canada) – 07 avril 2017
Théâtre de Notre-Dame-des-Prairies (Québec, Canada) – 16 février 2017
L’Anglicane – Lévis (Québec, Canada) – 09 février 2017
Théâtre du Bic – Rimouski (Québec, Canada) – 28 janvier 2017
Théâtre de la Ville – Longueuil (Québec, Canada) – 12 janvier 2017
Création
Théâtre Espace Libre – Montréal (Québec, Canada) – 13 au 24 octobre 2015
Lectures
En février 2016 a eu lieu une tournée de Lectures-spectacles organisée par le CEAD, dans différentes maisons de la culture ou centres culturels de Montréal. 7 dates sur le territoire pour découvrir ce texte.
Ingrédients
Plein de morue salée, avec les os et la peau.
Des oignons,
Des poivrons de couleurs différentes, (très important qu’il y ait plus d’une couleur!)
Huile de canola
Préparation
Dessaler la morue la veille.
Dans une poêle, mettre un peu d’huile… Un peu plus que ça… encore un peu…
Oui, c’est ça.
Ajouter les oignons, et les poivrons hachés en dés.
Ajouter la morue sortant de son eau, coupée en morceau, avec les os et la peau.
Cuire devant public en buvant un verre.
Servir avec de la chikwangue.
Et de la sauce piquante!
Manger avec les mains.