LA PORTE DU NON-RETOUR
Déambulatoire théâtral et photographique
L’instant scène, 68 pages, 24,95 $
ISBN 978-2-89502-324-1
Ce texte est issu de deux voyages en Afrique. Le premier en 2008, de l’Afrique de l’Ouest, d’où sont partis les négriers, jusqu’à l’Éthiopie des grandes famines, celles qui hantaient le sommeil de mon enfance. Une descente qui aboutit au creux du désert, du vide, dans le camp de Kebribeyah où vivent 16 000 réfugiés somaliens, depuis 1992 pour certains. Le deuxième voyage a eu lieu en 2010, en République démocratique du Congo, de Masina, commune délabrée en bordure de Kinshasa la débordante, jusqu’au camp de déplacés internes Mugunga 3, au Nord-Kivu, là où les conflits rivalisent encore d’horreur au pied des volcans.
Coincé en plein embouteillage sur le boulevard Lumumba, à Kinshasa, un homme tente de gérer le choc de ses rencontres et la violence qui l’entoure. Il revient du camp Mugunga 3, l’un des nombreux camps de déplacés internes où ont été poussées des millions de personnes depuis le début des conflits en République démocratique du Congo. Ces conflits, les plus meurtriers depuis la Deuxième Guerre mondiale, ont fait entre 3 et 5 millions de morts. Le viol est épidémique, la vie ne tient à rien. De cette descente en enfer, le personnage comprend qu’il ne pourra jamais revenir tout à fait.
Dans ce texte pour deux voix accompagné de photographies criantes de vérité, le dramaturge Philippe Ducros plonge au cœur des exodes d’hier à aujourd’hui, des navires négriers aux camps de réfugiés et de déplacés internes. Surgissent d’inévitables questionnements : notre inaction nous rend-elle complices des exactions commises au nom du profit? Notre silence cautionne-t-il les atrocités subies quotidiennement par ces millions de personnes? L’apocalypse est-elle devenue un lieu commun?